Les Hérons - Bons ou mauvais hôtes pour nos étangs ?
- Par pascal2705
- Le 21/02/2025
- Dans La faune et la flore de l'étang
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Le Héron, voici un animal qui effraie bon nombre de propriétaires de plans d’eau et les pecheurs.
Quand j’étais enfant ce n’était pas le cas.
A l’époque on ne voyait quasiment plus de hérons au bord de l’eau et je devais imaginer cet étrange oiseau que Jean de la Fontaine décrivait « au long bec emmanché d'un long cou ».
Et pourtant le bord de l’eau je connaissais mais jamais je n’avais vu de héron.
Il faut dire qu’ils étaient bien peu à cette époque là (fin des années 70).
Mais les choses ont changé à partir de 1974 date du début de sa protection.
Pour ce qui concerne le héron cendré, en seulement 33 ans (c’est-à-dire en 2007) le nombre de couples est passé de 4 500 à 31 670.
Les effets de cette formidable protection ont alors généré les foudres de nombreuses personnes dont les pécheurs, les amateurs de bassins, d’étangs et les pisciculteurs qui voient en ces oiseaux des prédateurs extrémement nuisibles. Mais qu’en est-il vraiment ?
Les populations de Hérons
Pour dresser un bilan de la situation on peut s’appuyer sur un excellent travail de recensement qui est régulièrement réalisé (environ tous les 7 ans).
Ce rapport intitulé «RECENSEMENT NATIONAL DES HERONS COLONIAUX DE France» date pour le dernier de 2021, il a été mené à l’initiative du SESLG et coordonné par M Loïc MARION (coordinateur national) - cliquez sur la photo ci-dessous pour y accéder)
Il permet de disposer de données récentes relatives aux affectifs de Hérons, en étudiant tous les hérons qui existent sur notre territoire et il faut savoir qu’il en existe de nombreuses variétés.
Il y en a au moins huit qui vivent en France métropolitaine, à savoir :
| Le Héron cendré (très présent dans ma région) |  |
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| Le Héron pourpré |  |
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| Le Héron Bihoreau |  |
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| Le Héron Crabier (blanc ou chevelu) |  |
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| L’aigrette Garzette |  |
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| Le Héron Garde-Bœufs (que l’on voit de plus en plus par chez moi) |  |
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| La Grande Aigrette |  |
Comparaison 2014 / 2021
Après une augmentation importante de la population des hérons cendré, 2014 semblait indiquer un inversement de cette tendance avec au niveau national une diminution de 7,86% des effectifs avec 29 179 couples.
Mais les situations étaient disparates
A l’époque la plus grosse colonie française était celle du lac de Grand-Lieu (Loire Atlantique) avec 331 couples.
Un nouveau recensement a eu lieu en 2020 / 2021.
L’étude précise que le Héron cendré demeure l’espèce la plus nombreuse avec 27 774 nids, mais que l’on constate toujours une baisse de 5,8 % de ses effectifs par rapport à 2014.
La situation du Héron cendré (le plus présent dans ma région)
On retiendra de ce dernier rapport que :
Cet oiseau est présent globalement sur l’ensemble du territoire
Qu’il y a de plus en plus de colonies de ces Hérons
Que les hérons qui composent ses colonies sont de moins en moins nombreux
Que globalement le nombre de ces oiseaux tend à diminuer.
Cependant la situation pourrait être plus contrastée qu’elle ne parait.
En effet, comme l’indique le rapport « une partie de la baisse nationale des effectifs nicheurs de 6,18% (s’ajoutant à celle de 7,86% en 2014) peut être possiblement due à la difficulté de trouver les nouvelles petites colonies disséminées, malgré l’effort de prospection »
Il est donc probable que les effectifs soient plutôt tables.
Les craintes autour de la présence du Héron cendré
Le Héron est un oiseau sédentaire. Il vit en colonie (les héronnières).
Diurne, il quitte son arbre le matin pour aller se nourrir au milieu de ses zones de pêche qui composent son territoire.
Il se pose alors dans une eau peu profonde et se fige.
C’est seulement quand une proie qui sera à son gout que son cou se détendra et que le poignard de son bec effilé perforera l’imprudent (qu’il s’agisse dans l’eau d’un poisson, d’une grenouille et sur terre d’un mulot, d’un rat des champs et même d’un lapereau).
Son gosier élastique lui permettra ensuite d’avaler une prise de bonne taille mais rien à voir avec le cormoran. C’est d’ailleurs un de ses problèmes, il peut avoir les yeux plus gros que le ventre et blesser à mort des poissons qu’il ne consommera même pas.
En été il va vider les trous d’eau des rivières et il pourra faire de gros dégâts dans les piscicultures, les bassins, les étangs partout où le niveau d’eau est faible.
Il est aussi à redouter lors du frai des poissons périodes durant laquelle ils perdent souvent toute notion de méfiance.
Mais on peut s’en protéger.
Oui c’est possible et même assez simple, pour ce faire, vous pouvez :
Installer sur une zone déterminée un filet de protection qui protégera vos poissons (filet plus ou moins fin ne dénaturant pas l’harmonie de votre plan d’eau).
De positionner des leurres qui ressemblent au prédateur du héron, le faucon pèlerin, (qui malheureusement est en voie de disparition).
De créer des zones refuges dans lesquelles les poissons pourront se réfugier.
De créer des zones composées de plantes aquatiques (ex : roseaux) sur les berges de votre étang qui vont dissuader le héron de s'y engager.
Les solutions sont multiples et généralement très efficaces, des professionnels peuvent vous aider à les mettre en œuvre le cas échant.
En conclusion
La protection de cet oiseau est une bonne chose et elle s’est montrée très efficace.
Comme tout membre de la biodiversité il a son utilité.
Malheureusement en l’absence de prédateurs naturels (le faucon pèlerin qui est en voie de disparition) l’observation de sa population est indispensable afin de veiller à ce qu’il ne devienne pas trop envahissant et trop destructeur.
Globalement il représente un risque pour les possesseurs de plans d’eau à faible profondeur mais l’on peut s’en protéger assez simplement.
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